Depuis jeudi 15 mars, Google Maps permet aux personnes handicapées de planifier un itinéraire de transport en commun compatible avec l’usage d’un fauteuil roulant. Ce service est particulièrement attendu car, dans de nombreuses villes françaises, les transports publics sont un calvaire pour les personnes à mobilité réduite, et dans une moindre mesure, pour les parents dotés de poussettes.
Avec ses lignes de métro centenaires, Paris fait figure de très mauvais élève, puisqu’une seule ligne sur quatorze est équipée d’ascenseurs menant directement aux quais. Le plan des lignes de métro aménagées pour les fauteuils roulants laisse entrevoir d’immenses espaces vides dans la géographie parisienne.
L’outil gagnerait déjà à être plus ergonomique. Pour planifier un trajet en fauteuil roulant, il faut saisir une adresse de destination, puis une adresse de départ, presser l’icône symbolisant les transports en commun, ouvrir les options d’itinéraire, puis cocher « accessible en fauteuil roulant ».
Peu de villes réellement couvertes
Cette option est disponible partout en France, même si dans bien des villes son efficacité est douteuse.
Google base ses calculs d’itinéraires sur des informations lacunaires. Pour déterminer si une station de bus, de métro ou de train de banlieue est adaptée aux personnes à mobilité réduite, Google consulte deux sources. Ses développeurs interrogent d’abord les agences de transport publiques. Pour le moment, six villes seulement ont été sondées : Londres, New York, Tokyo, Mexico, Boston et Sydney. Google précise que ce travail d’enquête sera bientôt étendu à d’autres grandes villes.
Les créateurs de Maps se basent également sur des appels à contribution, qui permettent aux usagers des transports de relater leur expérience station par station. Depuis 2016, les contributeurs de Google Maps ont tenu deux cents rendez-vous publics qui ont permis de faire progresser les informations d’accessibilité. Ce chiffre a beau être élevé, il faut le ramener à l’échelle de la planète entière : on peut alors en déduire que peu de villes françaises ont profité de contributions citoyennes.
Pour le moment, il serait préférable que Google n’affiche l’option « fauteuil roulant » que dans les villes où ce service est suffisamment efficace. A terme, les personnes à mobilité réduite apprécieraient également que Google scrute la qualité des trottoirs, et l’aménagement des bordures, parfois trop raides pour permettre l’accès aux passages piéton.
Les images que recueillent les voitures de Google en sillonnant les routes françaises constitueraient une précieuse base d’information. Car dans beaucoup de villes françaises, pour se rendre d’un point A à un point B en fauteuil roulant, la route la plus courte est souvent impraticable. Pour trouver son chemin, il faut tester plusieurs routes et apprivoiser ce qui s’apparente à un véritable labyrinthe urbain.