Les restes à charge non quantifiés par le ministère de la Santé grèvent beaucoup les finances des personnes handicapées ou malades. C’est le résultat d’un questionnaire en ligne mis à la disposition de ces usagers du système de santé.
En moyenne, 1 000 € par an et par personne. Voire, pour un patient sur cinq (22 %), plus de 1 500 €. C’est le résultat de l’estimation des restes à charge invisibles des frais de santé, qu’a présentés France Assos Santé, le 25 novembre.
Des frais qui pèsent sur les finances des malades en plus des restes à charge déjà connus et quantifiés. Comme ceux liés aux franchises ou aux dépassements d’honoraires. Selon le ministère de la Santé, ils s’établissent à 214 €/an.
350 répondants et des chiffres édifiants
France Assos Santé, le collectif associatif représentant et regroupant les usagers de santé, a, pour l’établir, mené une enquête auprès des adhérents d’associations. Elle était en ligne du 27 septembre au 31 octobre dernier, sur la plateforme Moipatient. 351 personnes, atteintes de maladie ou de handicap, ont répondu.
Pas de quoi être exhaustif, ni même représentatif puisque aucun échantillonnage n’a été fait. Pour autant, ce qui en ressort est édifiant.
Médicaments, matériels médicaux… à payer de sa poche pour 6 personnes sur 10
Six répondants sur dix ont ainsi eu à payer de leur poche des médicaments prescrits ou non, assumer des frais de transport, de parking, de péage, ou supporter des coûts liés au recours à des médecines alternatives.
En outre, s’y ajoutent des dépenses résultant de l’utilisation de matériels médicaux (un répondant sur deux) et à des achats liés à l’hygiène (55,6 %). Également des frais concernant l’alimentation (42,5 %) et l’hébergement en cas de soins loin du domicile (plus de 20 %).
Renoncement à des soins pour 7 personnes sur 10
Tout ceci peut se cumuler avec une perte de revenus liée au handicap, en raison d’arrêts maladie ou de réduction du temps de travail. Une situation vécue par 7 répondants sur 10 dans les 12 derniers mois.
Rien de surprenant donc à ce que 7 répondants sur 10 aussi disent avoir renoncé à certaines dépenses de santé au cours des 12 derniers mois. Un sur quatre confie même avoir recouru à des emprunts à des proches ou à des crédits à la consommation.