Le forum du GIAA apiDV a montré l’importance cruciale de l’accessibilité numérique pour l’inclusion des personnes déficientes visuelles, notamment en milieu professionnel.
Les pouvoirs publics, le législateur ainsi que l’ensemble de la chaîne des acteurs du numérique doivent accompagner et faciliter cette prise de conscience et cette mobilisation en agissant chacun à leur niveau.
Au-delà de l’accès de tous les publics à la culture et du projet d’une société inclusive, le forum du GIAA apiDV a montré qu’une meilleure prise en compte du toucher et de l’ouïe dans la création et la médiation culturelles améliorent la qualité et la diversité des pratiques pour chaque personne, qu’elle soit ou non en situation de handicap.
C’est le cap que nous nous fixons, pour nous permettre un parcours professionnel stimulant et une vie culturelle enrichissante.
Le numérique et les pratiques innovantes sont une chance pour les aveugles et les malvoyants en leur ouvrant largement le champ des possibles. Ce sont ces innovations que nous souhaitons saluer à l’occasion de notre 70ème anniversaire.
Mais si nous manquons de vigilance et de volontarisme, elles peuvent aussi générer de nouvelles fractures, sources d’exclusion pour les déficients visuels.
Les 12 priorités d’action présentées dans ce document sont destinées à faire avancer le débat public. Elles ont été étayées par les échanges lors du forum du 6 novembre 2020 organisé par le GIAA apiDV et sont destinées aux décideurs politiques et économiques.
L’intention de notre association est de militer à travers ces propositions pour un meilleur accès à la formation, à la culture et à l’emploi pour les personnes déficientes visuelles en France.
Exiger de France Compétences et de la Grande Ecole du Numérique de ne plus accepter l’inscription de formations informatiques au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) ou au label GEN si l’accessibilité numérique n’est pas incluse. Imposer aux formations déjà inscrites d’intégrer le sujet sous peine d’être déréférencées.
Étendre les actions de groupe (actuellement réservées aux associations de consommateurs) aux actions fondées sur les violations à l’obligation d’accessibilité numérique. Ceci permettra de mener des actions collectives en cas d’inaccessibilité avérée.
Financer une étude pour faire un état des lieux en France et un benchmark international sur la situation de l’accessibilité des logiciels et applicatifs « métiers » les plus utilisés et partager les bonnes pratiques identifiées.
Ériger l’accessibilité numérique en clause suspensive d’exécution dans les appels d’offres de la commande publique tout en sanctuarisant systématiquement une partie des budgets afin de contrôler via un organisme indépendant le niveau d’accessibilité des solutions fournies. Publier systématiquement sur le BOAMP (Bulletin Officiel des Annonc- es de Marchés Publics) le pourcentage du budget consacré au contrôle de l’accessibilité.
Se donner les moyens de contrôler l’obligation d’affichage du niveau d’accessibilité numérique et du plan de mise en conformité, pour les sites et applications des organismes publics et entreprises réalisant un chiffre d’affaire annuel supérieur à 250 millions d’euros, comme la loi l’exige.
Intégrer nativement « l’accessibilité numérique » dans la conception des schémas directeurs des systèmes d’informations et le développement des solutions numériques, en s’appuyant sur les éditeurs de logiciels, les entreprises de services numériques (ESN) et leurs donneurs d’ordre.Contrôler le niveau d’accessibilité des solutions livrées à l’aide d’un prestataire spécialisé et indépendant.
Pour en savoir plus, cliquer sur le lien:
manifeste_NUMÉRIQUE ET PRATIQUES INNOVANTES AU SERVICE DES DÉFICIENTS VISUELS._10 oct 2020