En France, en moyenne, on estime à plus de 200 000 le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint. A ces violences s’ajoutent d’autres formes : verbales, psychologiques, économiques, ou encore administratives. Le confinement national du printemps 2020 s’est accompagné d’une hausse des signalements et des demandes d’aide de femmes victimes de violences. Si cette augmentation n’est pas nécessairement synonyme d’une hausse des violences intrafamiliales et conjugales, mais davantage le signe d’une prise de conscience des violences vécues par les victimes, cette sollicitation croissante des acteurs, associations et services concernés fait apparaître l’ampleur du phénomène des violences contre les femmes. S’il faut souligner les mesures annoncées dans le cadre du Grenelle des Violences Conjugales en novembre 2019, la libéralisation de la parole et le développement d’outils d’aide à la prévention, au repérage, à l’accompagnement et à l’orientation des victimes, le chemin à parcourir est encore long.

Ce chemin est encore long, notamment pour les femmes en situation de handicap. Bien que plus exposées au risque d’être victimes de violences que les femmes sans handicap déclaré, ces femmes sont longtemps restées en marge des mesures et orientations politiques et publiques. Récemment, des travaux visant à quantifier les victimes de violences en situation de handicap ont été menés, des guides et des outils ont été développés pour aider les professionnels à prévenir, repérer, accompagner les situations de violences à l’encontre de ces femmes. Des violences qui peuvent émaner de leur conjoint ou ex-conjoint, mais aussi d’acteurs acteurs, proches aidants, aidants professionnels…

Ces problématiques et orientations nationales se déclinent à l’échelle de la région Centre-Val de Loire.

En décembre 2019 s’est tenu un colloque sur l’hébergement et le logement pour les femmes victimes de violences, organisé par la Direction Régionale des Droits des Femmes et à l’Egalité (DRDFE), l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) et le CREAI Centre-Val de Loire. Depuis, cette rencontre s’est poursuivie par un groupe de travail.

Cette instance a travaillé à l’élaboration d’une stratégie régionale concernant l’hébergement et le logement pour les femmes victimes de violences. Au sein de cette stratégie, la question des femmes en situation de handicap et victimes de violences a été intégrée. Le CREAI, de par son expertise dans le champ du handicap, a été identifié comme pilote principal de cette question précise.

Souhaitant rendre visible cette problématique au niveau régional et favoriser le repérage, l’orientation et l’accompagnement des femmes en situation de handicap victimes de violences par l’ensemble des acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux, mais également les aidants et les victimes de violences elles-mêmes, le CREAI a proposé d’organiser et d’animer ce colloque régional à destination des professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social, intervenant dans le champ du handicap, des personnes âgées, de l’exclusion et de la précarité.

Cet événement vise plusieurs objectifs, depuis la compréhension des mécanismes des violences contre les femmes, de la pécificité des violences contre des femmes en situation de handicap, jusqu’à l’outillage des acteurs pour le repérage et l’accompagnement des victimes et le renforcement du pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap.

POUR EN SAVOIR PLUS : Prog._provisoire_COLLOQUE_du_30-11-2021_V2