JOURNEE DE FORMATION DE L’ANECAMPS
24 et 25 mars 2022
POUR CONSULTER LE PROGRAMME ET VOUS INSCRIRE , cliquez sur les liens:
programme-des-24-et-25-mars-2022
bull-inscr-et-info-journees-24-et-25-mars-2022-1
Parmi les missions des CAMSP fixées par le décret de création de 1976 figure la « Guidance Parentale » (GP) qui fait référence à la fois à l’accueil et l’écoute des parents, aux informations à leur transmettre, aux conseils à partager, à la co-éducation à construire, au soutien psychologique à apporter aux parents d’un enfant à troubles du développement ou handicap. Juste application de ce terme anglais, utilisé dès les années 50 dans les champs de la psychiatrie infantile et de la prévention sociale.
Ce cadre conceptuel a évolué sous l’influence de nouvelles données scientifiques, sociétales et technologiques à l’origine de nouvelles pratiques de guidance.
Les progrès de la génétique, de l’imagerie permettent souvent de nommer la cause du trouble développemental. Les parents s’informent sur internet, sur les réseaux sociaux. Ils peuvent accéder aux consultations spécialisées, aux centres experts, et aux associations spécifiques de pathologies.
Le soutien à la parentalité s’est lui aussi élargi, diversifié, technicisé dans des programmes spécifiques d’ateliers d’éducation thérapeutique…où les parents ont parfois une fonction de thérapeutes à part entière.
Le cadre législatif actuel a radicalement transformé la place des parents et le dialogue parents/professionnels. D’ignorants et dépendants du savoir des professionnels, les parents sont reconnus dans leurs compétences et leur expérience spécifique (savoir d’usage) comme « experts de leur enfant » et comme partenaires des professionnels. Le dialogue devient partage et échange de savoirs. Le confinement a souvent démontré ou amplifié ce mouvement.
Comment actualiser en 2022 les pratiques de la guidance ? Dans quels domaines doit-on les maintenir et dans quels autres doit-on modifier les façons de faire ?
Il faut certainement les réinterroger, rééquilibrer l’échange en tenant compte des parents de l’enfant que nous accompagnons : parents socialement ou psychologiquement fragilisés, parents issus de diverses cultures, avec une autre représentation du handicap, ou parents très informés sur la pathologie par des centres experts et internet qui souhaitent l’application d’un protocole.
Le terme de guidance, avec son parfum de paternalisme, est-il encore pertinent à notre époque ? Ce qui demeure, c’est le dialogue singulier avec des parents que l’on connait bien à propos d’un enfant que l’on connait au quotidien sur le tapis de la salle de consultation ou de rééducation ; c’est l’accueil de la souffrance indicible qui surgit quand le handicap fait effraction dans une famille, souffrance réactivée lors des différentes phases de l’annonce, chez les parents les plus démunis comme chez les plus experts.
Entre écoute, guidance, accompagnement, co-construction, échanges de savoir, au regard des besoins fondamentaux des enfants, nous allons réfléchir ensemble aux nouveaux défis de l’accompagnement des parents en action précoce.