Pénurie de professionnels, personnes en situation de handicap sans solution, offre de service d’aide humaine au bord de l’implosion, manque de formation et de qualification… la liste est longue !
À l’heure où les personnes en situation de handicap rencontrent de graves difficultés pour pouvoir vivre de façon autonome, le gouvernement lance la première journée nationale des aides à domicile pour remercier tous les professionnels concernés.
Certes, il est louable de saluer l’engagement de celles et ceux qui s’investissent sans relâche auprès des personnes afin de leur permettre de se maintenir et de vivre dignement à domicile.
Nous tenons d’ailleurs à remercier ses professionnels et est fortement mobilisée pour une amélioration significative de leurs conditions de travail.
Néanmoins, force est de constater l’inertie dont font preuve les pouvoirs publics : il est maintenant temps d’agir ! Les personnes en situation de handicap ne vont pas se satisfaire d’une campagne de communication gouvernementale, elles attendent des actes, d’urgence, afin de pouvoir vivre dignement.
Des situations dramatiques, conséquences du manque de moyens engagés par l’État et les conseils départementaux
« Je suis levée à 11h et couché à 18 h », « Je n’ai personne pour le week-end, ma famille ou mes amis doivent venir m’aider en urgence », « Je ne vais pas pouvoir continuer à vivre à mon domicile et je vais devoir habiter dans un foyer ».
Combien de témoignages alarmants faut-il encore entendre pour améliorer la situation ?
Les réponses politiques ne respectent pas le principe de libre choix du mode de vie et il est inacceptable de considérer que la solidarité familiale doive se substituer à la solidarité nationale !
Recrutement des aides humaines de plus en plus difficile, rémunération et conditions de travail peu attractives, offre de service d’aide humaine sous tension, combien faut-il d’alertes pour garantir le libre choix des personnes en situation de handicap à vivre chez elle ?
Loin des discours politiques qui louent le « tournant domiciliaire », la « transition inclusive » ou la « désinstitutionnalisation », nous considérons que l’État et les conseils départementaux sont responsables de ces détresses humaines et de la mise en danger des personnes.
Pour un « plan Marshall » et un « Grenelle national de la vie à domicile »
Au regard de l’urgence et face aux situations toujours plus critiques vécues par les personnes en situation de handicap, nous demandons au gouvernement la mise en place, sans attendre, d’un « plan Marshall » pour des mesures financières immédiates et un « Grenelle national de la vie à domicile » pour une réforme structurelle du secteur.
Le « plan Marshall » doit :
- Renforcer l’attractivité des métiers de l’aide humaine, notamment en matière de rémunération
- Augmenter les tarifs des services prestataires d’aide humaine, sans reste à charge financier pour les usagers
- Développer le nombre de place de SSIAD
- Renforcer le droit à compensation, notamment sur le volet aide humaine
Le « Grenelle national de la vie à domicile » doit réfléchir à une évolution systémique et structurelle de l’aide humaine et des soins à domicile tout en portant une attention sur l’organisation d’une offre de service accessible dans tous les territoires. Pour un « Grenelle national de la vie à domicile » efficace, nous préconisons la participation des associations représentatives des personnes, des organisations gestionnaires de services d’aide à domicile et de soins à domicile et des financeurs (État, CNSA, conseils départementaux).
Nous venons d’adresser un courrier au Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, à la Ministre chargée des Personnes handicapées ainsi qu’aux parlementaires pour exiger des réponses concrètes à cette urgence sociale.