Un trouble de la déglutition expose à un risque de fausse route. Si les débris alimentaires bloquent rarement la trachée, ils entraînent, au fil du temps, des infections pulmonaires. Quelques astuces permettent de limiter ce risque.
À l’Hôpital Raymond Poincaré (AP-HP, Garches) dans les Hauts-de Seine, Sophie Charvériat, orthophoniste, s’occupe de la rééducation des patients atteints de trouble de la déglutition. Elle leur délivre des conseils simples pour limiter leur risque de fausse route.
D’abord, rester concentré sur sa déglutition en évitant toute distraction et manger à son rythme. À l’instar de Lisa, 29 ans, atteinte d’un Locked-in syndrome suite à une chirurgie du tronc cérébral, c’est à la personne qui est alimentée de donner le tempo.
Privilégier un positionnement latéral par rapport à la personne
Respecter ce tempo implique, pour l’aidant, d’être installé confortablement. Faute de quoi, il aura tendance à accélérer le rythme, inconsciemment. Un positionnement latéral est recommandé. En effet, le face-à-face force à tendre le bras au-dessus de la table, ce qui est plus fatiguant.
Autre astuce : le mouvement de rotation/flexion en fin de repas. Il favorise la vidange des deux petits réservoirs que nous possédons en fond de gorge. En cas de trouble de la déglutition, ceux-ci ne se vident pas complètement. Résultat : ils ont tendance à déborder à distance des repas, provoquant des fausses routes.
L’aidant peut aussi apprendre à reconnaître le son que fait la voix de la personne aidée lorsque ces réservoirs sont mal vidangés. Cela modifie en effet légèrement le timbre et constitue un signal d’alerte.