CNSA, Collection Les cahiers pédagogique, 2022, 25p.
Quelles sont les meilleures conditions pour communiquer avec
une personne polyhandicapée ?
Connaître et favoriser les situations dans lesquelles la personne est disposée à communiquer est essentiel.
L’observation est le point de départ pour créer des situations propices à la communication.
Elle consiste notamment à :
• observer la façon dont la personne s’exprime, repérer les signaux et les
motivations, se caler sur les mêmes canaux/modalités de communication ;
• repérer ses habitudes, son quotidien, ses goûts et ses plaisirs, ses sujets d’intérêt ;
• prendre en compte l’environnement physique, sonore, lumineux… S’il n’est
pas adapté, il peut générer des distractions, des douleurs, des angoisses, de
l’inconfort… ; autant d’obstacles à l’instauration de la communication.
Pour aider la personne à mieux communiquer, sont à prendre en considération :
• les surstimulations sensorielles auditives, visuelles ou tactiles : les repérer, les
éviter ou les limiter ; s’appuyer néanmoins sur les différentes sensorialités pour
apporter des redondances et aider la personne à découvrir ce qui l’entoure ;
• les installations : si elles provoquent un inconfort, un état douloureux, il faut en
rechercher les causes et y remédier ;
• la posture et le positionnement :
– la personne polyhandicapée doit être positionnée de façon à ce qu’elle puisse
échanger avec les autres, en veillant en particulier à la direction du regard et à la
libération des membres supérieurs (à prendre en compte dans la conception des
appareillages et des installations),
– le partenaire doit être positionné pour être vu par la personne ; il s’exprime de
façon claire et ses expressions corporelles sont en accord avec son message ;
• l’attention et la disponibilité du partenaire de la communication : il doit être
attentif et accompagner la personne polyhandicapée dans les situations entraînant
une surcharge émotionnelle, difficile à réguler, avoir du temps et être disponible,
respecter le délai de la réponse, souvent long ;
• les outils de compensation : les choisir en tenant compte des difficultés motrices,
cognitives et sensorielles ; veiller à leur accessibilité permanente ;
• une attention portée aux désirs et aux motivations supposés de la personn
lfacilite la communication et son adhésion au projet proposé ;
• les dimensions du développement psychique : prendre en compte l’autonomie
psychique et l’accompagner pour favoriser la communication.
L’implication de l’accompagnant mise à l’épreuve
Il est très difficile de se rendre aussi disponible devant une personne qui ne
parle pas, qui ne répond pas, qui parfois ne semble même pas concernée… La
tentation de parler par-dessus la tête de la personne assise sur son fauteuil, ou de
parler à quelqu’un sans écouter la réponse est omniprésente. Le risque de ne pas
« voir » des signaux minuscules constitue parfois une maltraitance involontaire. La
communication ne saurait se borner à des « séances » mais doit être omniprésente
tout au long de la journée. En ce sens, il peut être difficile de maintenir le niveau
d’attention requis, car les gestes vidés de leur sens sont parfois plus pernicieux
que l’absence de gestes. Une personne polyhandicapée a autant de besoins de
communication qu’une autre,voir davantage…..