L‘ARS Île-de-France, en lien avec les acteurs du champ du handicap, a lancé le 31 mars 2021 le plan de prévention des départs en Belgique. Il vise à développer et transformer l’offre francilienne en direction des personnes handicapées afin de réduire le phénomène des départs des adultes en Belgique pour bénéficier d’une solution d’accompagnement.
Une mobilisation collective déterminante
Le plan de prévention des départs en Belgique a été lancé ce 31 mars 2021 en présence de l’ensemble des acteurs mobilisés aux cotés de l’ARS Ile-de France : les conseils départementaux, les maisons départementales des personnes en situation de handicap avec lesquelles l’ARS construit la Réponse accompagnée pour tous, les fédérations et les organismes gestionnaires sous CPOM régionaux, les opérateurs de compétence franciliens (OPCO Santé et ANFH), le CREAI Ile-de-France et les centres de ressources, des représentants des usagers et des représentants des familles.
Le directeur général de l’Agence régionale de santé d’Ile de France, Aurélien Rousseau, a ouvert cette réunion et affirmé que cet élan collectif permettra de développer et transformer l’offre francilienne en direction des personnes handicapées. L’effort financier de l’ARS sur ce plan de prévention des départs des adultes en Belgique est très conséquent, à hauteur de 51 M€ de crédits Assurance maladie pour l’Île-de-France, en complément de l’ensemble des autres actions financées dans le champ handicap.
Quelle est la situation en Île-de-France ?
Malgré la mobilisation intense déployée en 2018 et en 2019 autour de l’appel à manifestation d’intérêt permettant de développer l’autonomie des personnes en situation de handicap en Île-de-France :
- la région Ile-de-France reste la plus sous-dotée en termes de solutions médico-sociales ; le taux d’équipement est de loin le plus faible (20% de moins que le taux d’équipement national) et l’indice global de besoin des personnes en situation de handicap le plus élevé (après les DOM),
- Les ruptures de parcours sont toujours nombreuses – et sans doute encore plus douloureuses du fait de la crise Covid-19 – malgré les efforts des acteurs de la Réponse accompagnée pour tous et la constitution dans tous les départements de dispositifs d’appui au parcours : pôles de compétences et de prestations externalisées, dispositifs intégrés handicaps, communauté 360 COVID, solutions de répit ;
- Le nombre de franciliens accueillis en Belgique est en constante augmentation : au 31 décembre 2019, 2866 adultes en situation de handicap originaires de l’Ile-de-France sont accueillis dans des établissements médico-sociaux wallons, avec un flux proche de 200 chaque année.
Présentation de la déclinaison de ce plan et son calendrier d’action.
Le plan s’appuie sur 4 principaux axes, répondant à ces objectifs : le calendrier défini (adaptable au regard de la mobilisation nécessaire à la gestion de la crise sanitaire) permettra de sélectionner les projets à la fin de l’année 2021.
- Le développement de places en établissements, avec ou sans hébergement, qui seront développées au regard des priorités d’un diagnostic territorial partagé départemental, et privilégiant le gré à gré et les voies de développement rapide.
- Le développement de petites unités résidentielles (1 par département) permettant d’accueil chacune 6 personnes présentant un trouble du spectre autistique très complexe et proposant un accompagnement renforcé (selon le cahier des charges national). Un appel à manifestation régional sera conduit.
- Le développement de l’habitat accompagné, permettant de développer des places de services (SAMSAH, SSIAD, SPASAD) en appui d’un accompagnement à domicile ou en logement autonome, en complément des dispositifs d’habitat inclusif. Un appel à manifestation d’intérêt régional sera lancé.
- Les CPOM seront en complément mobilisés pour développer des actions en direction de ces objectifs.
Le plan de prévention des départs en Belgique constitue une nouvelle étape importante dans le développement et la transformation de l’offre francilienne, répondant à la fois à l’objectif d’accompagnement des situations les plus complexes et de développement de l’inclusion, dans le respect des projets individuels des personnes et de leurs proches. Il nécessite la mobilisation de l’ensemble des partenaires et financeurs, et celle des gestionnaires pour proposer des solutions graduées en direction de toutes les personnes, et adaptées à leurs souhaits.