Comment les difficultés d’organisation corporelle des bébés à risque d’autisme peuvent-elles venir perturber les premiers liens avec les parents, depuis le corps-à-corps jusqu’aux interactions précoces ? L’auteur montre qu’une prise en charge précocissime et transdisciplinaire peut prévenir le glissement vers une pente autistique.
Il est maintenant admis que le trouble du spectre autistique est neurodéveloppemental, résultat d’une interaction complexe entre les facteurs génétiques et environnementaux. Les films familiaux d’enfants qui sont devenus autistes montrent que les bébés à risque ont dès la naissance une motricité désorganisée et difficilement compréhensible pour les parents : pauvreté de la motricité involontaire, appelée « mouvements généraux », absence de mouvements Fidgety, ces petites rotations charmantes des mains, absence de fluidité dans l’ondulation continue du corps. Ces caractéristiques ont des répercussions sur la façon dont on porte et manipule le bébé, et probablement aussi sur la façon dont les mouvements du bébé prennent sens pour son parent. Ils ont une haute valeur prédictive sur le devenir neurologique des nourrissons.
A partir de sa thèse, étayée sur son expérience d’ostéopathe de nourrissons, de rééducation périnéale auprès de mères et de psychologue psychanalyste des interactions précoces parents-bébé, Annik Beaulieu livre ici un travail qui fera date. Elle montre l’importance d’un diagnostic non pas précoce mais précocissime (avant 3-5 mois) et la nécessité d’une prise en soins d’emblée transdisciplinaire des bébés à risque d’autisme et de leurs parents. Au fil des cas cliniques évoqués, elle illustre comment les premiers liens avec les parents, depuis le corps-à-corps jusqu’aux interactions précoces, peuvent en bénéficier.
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